Le BSIF qualifie de « dangereux » les prêts hypothécaires à taux variable assortis de paiements fixes
Vos actualités hypothécaires pour la semaine du 3 novembre 2023
Penelope Graham, Directrice des contenus
Note 1 : Le BSIF tire la sonnette d'alarme sur les hypothèques variables assorties de paiements fixes
L'organisme de réglementation bancaire du Canada n'a pas hésité, par le passé, à exprimer son inquiétude au sujet des hypothèques variables assorties de paiements fixes, un produit hypothécaire dans lequel le paiement de l'emprunteur reste le même, même si la Banque du Canada augmente son taux directeur.
Ces types de prêts hypothécaires ont fait l'objet d'une attention particulière au cours du cycle de hausse de la Banque, car ils ont entraîné un amortissement négatif pour de nombreux détenteurs de prêts hypothécaires, c'est-à-dire le moment où leur paiement hypothécaire ne contribue plus au solde du capital et ne sert plus qu'à payer les intérêts. C'est ce qu'on appelle l'atteinte du « taux de déclenchement » - et cela s'est produit pour huit emprunteurs sur dix qui ont contracté ce type d'hypothèque entre 2020 et 2022, selon les données de la Banque Nationale.
Pour y remédier, les prêteurs ont de plus en plus recours à des tactiques telles que la prolongation temporaire du calendrier d'amortissement de l'emprunteur sur papier. Le BSIF a mis en garde contre cette pratique, compte tenu des risques de liquidité que ces prêts hypothécaires présentent pour les banques et du nombre croissant d'emprunteurs confrontés à un choc de taux au moment du renouvellement - des préoccupations que le surintendant Peter Routledge a réitérées lors de son témoignage devant le Comité sénatorial permanent des banques, du commerce et de l'économie, jeudi dernier.
M. Routledge a déclaré au comité que le BSIF estime que les hypothèques variables assorties de paiements fixes sont dangereux, car ils placent les détenteurs d'hypothèques dans une position de plus en plus risquée à mesure que les taux augmentent, allant même jusqu'à dire que l'organisme de réglementation bancaire aimerait qu'il y ait moins de ce type de produit sur le marché hypothécaire canadien.
M. Routledge a également évoqué les réactions du secteur reçues par l'autorité de régulation en ce qui concerne les changements proposés pour sa ligne directrice B-20, qui sera publiée en janvier. Il a notamment évoqué la réponse écrasante du secteur selon laquelle le test de résistance hypothécaire existant - qui ajoute actuellement 2 % supplémentaires au taux contractuel d'un emprunteur - a été suffisant.
Il a ajouté que même si l'organisme de réglementation n'est pas entièrement d'accord avec ce point de vue, le BSIF n'est pas pressé de modifier les critères du test de résistance, étant donné la capacité des Canadiens à faire face à leur endettement croissant jusqu'à présent, et la stabilité globale du marché du logement - une déclaration qui a probablement fait pousser un soupir de soulagement aux professionnels hypothécaires, pour l'instant.
Note 2 : La faiblesse des chiffres de l'emploi en septembre scelle le maintien des taux d'intérêt
Il semble que les efforts de la Banque du Canada pour ralentir l'économie se fassent enfin sentir, les derniers chiffres de l'emploi étant plus faibles que prévu.
Selon Statistique Canada, le marché du travail a connu en octobre sa plus faible croissance depuis plus d'un an, avec une hausse de seulement 0,1 % et 18 000 emplois supplémentaires. Dans le même temps, le taux de chômage a atteint 5,7 %, son niveau le plus élevé en 21 mois, marquant la quatrième augmentation mensuelle sur une période de six mois. Les chiffres sont inférieurs aux attentes des économistes, qui tablaient sur 25 000 postes supplémentaires et un taux de chômage de 5,6 %.
Les données reflètent également la manière dont le marché de l'emploi s'est rapidement refroidi au cours des dernières semaines, contrairement aux 64 000 postes ajoutés en septembre et aux 40 000 postes ajoutés en août.
La baisse des chiffres de l'emploi renforce les raisons pour lesquelles la banque centrale devrait mettre fin à son cycle de hausse et laisser son taux de référence inchangé dans un avenir prévisible. La semaine dernière, la stagnation du PIB en août a indiqué que le pays entrait dans une récession technique, les prévisions de septembre suggérant que l'économie s'est contractée pour un deuxième trimestre consécutif.
« La Banque du Canada reste préoccupée par les pressions inflationnistes qui dépassent l'objectif de 2 %. Mais les preuves continuent de s'accumuler que les pressions inflationnistes futures s'atténuent à mesure que le contexte de croissance économique s'assouplit, écrit Nathan Janzen, économiste en chef adjoint de RBC dans une note d'analyse. Nous ne prévoyons pas de nouvelles hausses de taux d'intérêt de la part de la Banque du Canada tant que cette tendance se poursuivra. »
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Un nouveau maintien des taux au sud de la frontière
La Réserve fédérale américaine a laissé sa fourchette de taux d'intérêt inchangée mercredi pour la deuxième fois consécutive, ce qui constitue un autre signe d'un allègement prolongé des taux d'intérêt.
La banque centrale a maintenu le taux cible des fonds fédéraux - l'équivalent américain du taux directeur de la Banque du Canada - dans une fourchette de 5,25 % à 5,50 %. Cette décision s'explique par le fait que les conditions financières et de crédit pour les ménages américains restent tendues, ce qui devrait exercer une pression à la baisse sur l'activité économique et l'inflation. Les rendements obligataires obstinément élevés - le rendement du Trésor à 10 ans a récemment atteint son plus haut niveau depuis 16 ans - ont également limité le comportement d'emprunt, car ils ont fait grimper en flèche les taux d'intérêt fixes.
« Comme prévu, la Fed a maintenu ses taux aujourd'hui après une pause en septembre. Compte tenu de l'effet de resserrement dû à la hausse des rendements obligataires et de nos propres prévisions de croissance économique pour les trimestres à venir, la Fed pourrait en avoir fini avec les hausses de taux, écrit Francis Généreux, économiste principal de Desjardins. Elle continuera probablement à maintenir ses taux jusqu'à ce qu'elle commence à les réduire l'été prochain. »