Chassez le naturel, il revient au bungalow….
Faux proverbe, bien sûr mais qui a sa part de vrai. Le bungalow ou la maison unifamiliale fait partie de la culture d’acquisition de propriété des familles. Acheter une maison unifamiliale, c’est s’acheter son foyer la plupart du temps.Si le bungalow tient sa vaste popularité du large éventail de ses appropriations possibles, sa survie est aujourd’hui mise en cause sous la pression foncière sur l’immédiate périphérie urbaine qu’il a jadis investie. L’omniprésent bungalow, dans le paysage québécois, entame-t-il le chant du cygne?
Cela se pourrait, surtout dans la région métropolitaine. Les deux organisations Équiterre et Vivre en ville, recommandaient, en mai 2011, d’abandonner le modèle du bungalow pour éviter l’étalement urbain et protéger l’environnement. Pour réduire la dépendance au pétrole, il faudra revoir l’aménagement du territoire, affirment-elles.Entre 1990 et 2007, les distances moyennes parcourues par les véhicules québécois ont bondi de 29 %, conséquence de l’étalement urbain. On veut ainsi privilégier une diversification résidentielle entrainant moins de déplacements motorisés et cela implique un changement profond au niveau de l’aménagement du territoire.
Et bien que ces changements culturels ne se font pas en criant bungalow, les recommandations, celles-ci et celles de d’autres organismes, ont été entendues et suivies, et le 13 mars 2012, le Journal de Montréal publiait un article dont le titre était : « Les familles à la recherche d’une maison neuve auront de plus en plus de difficulté à trouver un bungalow dans la région de Montréal. »
Le gouvernement oblige maintenant les municipalités à aménager les quartiers à plus forte densité, où les immeubles à condo et les maisons de ville auront la belle part. Le bungalow, avec terrain, grand stationnement sera de plus en plus difficile à trouver. Le Plan métropolitain d’aménagement et de développement, enchâssé dans la nouvelle loi sur l’aménagement et l’urbanisme, faisait finalement l’unanimité en mars dernier, après bien des réticences de la part de plusieurs maires. L’idée est de concentrer les zones d’habitation autour des grands axes de transport en commun.
Les objectifs visés :
- Accueillir 320 000 nouveaux ménages d’ici 2031
- Faciliter les déplacements, surtout en transport en commun
- Protéger les milieux naturels et ne pas empiéter sur les territoires agricoles
La maison unifamiliale a une résonnance extrêmement forte chez les familles. C’est le foyer, par excellence. Le bungalow, bien que mal aimé par moments dans son histoire, demeure le type d’habitation préféré des québécois. Si, dans les villes à haute densité, ce sera bientôt son chant du cygne, parions qu’il aura encore sa place, pour quelques décennies dans les zones moins peuplées.