Condo neuf ou usagé?
Comme l’achat d’un condo est généralement considéré comme l’une des plus grosses dépenses d’un ménage, il va sans dire que les nouveaux acheteurs, et même les acheteurs expérimentés, ont souvent peur de faire le mauvais choix. L’une des inquiétudes les plus répandues concerne d’ailleurs le nombre d’années d’existence d’une propriété. Doivent-ils opter pour un condo neuf ou usagé ? Question de les éclairer dans leur décision, voici trois éléments à retenir.
1. Comparez l’accessibilité des condos dans chaque ville
Si vous analysez attentivement le marché global des condominiums dans une ville quelconque, vous pourriez être surpris par la différence de prix dans un rayon de quelques kilomètres. Certaines parties d’une ville peuvent rester relativement accessibles, tandis que d’autres sont complètement hors de portée.
Prenez Montréal par exemple: le prix moyen d’un condo, situé au centre de Montréal, s’élevait à 462 165 $ à la fin de 2011. En utilisant notre calculatrice hypothécaire et le meilleur taux hypothécaire fixe d’une durée de 5 ans, les versements pour rembourser l’hypothèque s’élèvent à 2 209$,
En revanche, le prix moyen pour un condo similaire au sud-ouest de Montréal était de 261 688 $, tandis que des unités neuves étaient disponibles à 237 000 $ dans le quartier Griffin. Les condos du centre de la métropole sont loin de correspondre à ces prix.
Si vous ne voyez aucun inconvénient à habiter en dehors du centre-ville, à quelques pas d’une station de métro, l’achat d’un condo neuf semble tout désigné. Il vous coûtera moins cher et vous n’aurez pas à effectuer de rénovations avant longtemps. Un plus qui sera d’autant plus apprécié lorsque les taux d’intérêt commenceront à augmenter à nouveau.
2. Regardez les tendances du marché dans les différents quartiers
Certains diront que le marché du logement a gonflé comme un ballon au cours des dernières années. Des chiffres soutiennent d’ailleurs cette comparaison : le prix de condos sur Le Plateau, à Montréal, a augmenté de 41 % depuis les cinq dernières années (de 29 % dans l’ensemble de la ville).
Évidemment, cette augmentation est plus ou moins radicale dépendamment du secteur de la ville que vous regardez. Vous pourrez même en profiter en tant que futur propriétaire. En effet, si vous constatez qu’un quartier s’est développé rapidement et qu’il est susceptible d’être dispendieux, vous devriez envisager l’achat d’un condo neuf si les prix sont encore raisonnables. Résultat : la valeur de votre propriété pourrait augmenter rapidement.
D’un autre côté, si les nouveaux condominiums dans les quartiers en essor sont déjà hors de prix, ne prenez même pas la peine de regarder les anciennes copropriétés. En fait, la construction de nouvelles propriétés a pour effet d’augmenter la valeur de celles aux alentours. Donc, si de nouveaux condos sont encore abordables dans un secteur en effervescence, n’hésitez pas une seule seconde ! Sinon, optez pour un condo usagé dans ce même secteur, plutôt qu’un nouveau dans un quartier en détérioration.
3. Soyez critique face au mirage des bas frais d’entretien
Chaque mois, les copropriétaires doivent payer des frais à l’ordre de la copropriété pour couvrir les dépenses communes comme arroser les plantes, nettoyer les couloirs, remplacer le toit, etc. Dans un condominium neuf, ces frais sont généralement faibles, comme les gros projets d’entretien ne seront pas entrepris avant plusieurs années. Ainsi, cela a pour effet de repousser la nécessité de verser de gros montants dans la cagnotte commune.
Toutefois, avec l’âge, d’importantes réparations devront nécessairement être effectuées et le fonds de réserve pourrait être insuffisant. C’est à ce moment que les frais de condo augmentent sérieusement !
En tant que futur propriétaire, évitez de penser à court terme. Il est vrai que les frais d’entretien des vieux condos ont tendance à être plus élevés que les nouveaux. Cependant, ce n’est qu’une question de temps avant que les frais des condos neufs les rattrapent. Il est illogique d’opter pour un condo neuf plutôt qu’un vieux sous seul prétexte que les bas frais d’entretien compenseront pour un prêt hypothécaire plus élevé.
À propos de l’auteur : Alexandre Duval est un blogueur pour le quartier Griffin. Il termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université du Québec à Montréal.