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Comment les droits de douane américains de 25 % pourraient-ils impacter les taux hypothécaires canadiens ?

Le samedi 1er février, Donald Trump a signé un décret faisant des droits de douane de 25 % une réalité pour les produits canadiens entrant aux États-Unis, ainsi que des droits de douane de 10 % sur l'énergie. Initialement prévue pour le 4 février, la mise en œuvre des droits de douane a été repoussée de 30 jours.

Le gouvernement canadien n'a pas tardé à prendre des mesures de rétorsion en menaçant d'appliquer sa propre augmentation de 25 % sur des marchandises américaines représentant une valeur de 30 milliards de dollars, qui sera ensuite portée à 155 milliards de dollars.

L'impact potentiel sur l'économie canadienne est clair : une récession est presque certaine, les économistes prévoyant une pause de la croissance économique pouvant aller jusqu'à trois ans et une baisse du PIB de 3,4 à 4,2 points par rapport à un scénario sans droits de douane.

Une telle baisse du PIB coûterait à chaque Canadien environ 1 900 dollars - et les emplois sont également menacés. Une note économique rédigée par Frances Donald et Nathan Janzen, économistes à RBC, indique que le taux de chômage au Canada pourrait augmenter de deux à trois points de pourcentage.

Pour ceux qui sont actuellement à la recherche d'un taux hypothécaire, il est difficile de savoir comment procéder. La menace de pertes d'emplois massives mettrait certainement les emprunteurs dans une position vulnérable et pourrait conduire à des défauts de paiement. Lorsque l'on est confronté à la menace d'une récession, prendre un engagement financier important, tel que l'achat d'une maison, peut sembler peu judicieux - mais de nombreux Canadiens n'ont pas le luxe de pouvoir anticiper le marché, en particulier s'ils arrivent au terme de leur prêt hypothécaire actuel.

Bien qu'il reste de nombreuses questions - comme la durée des tarifs douaniers - qui influenceront les perspectives à long terme de l'économie, il y a beaucoup de choses en jeu qui influencent les taux hypothécaires en ce moment. Voici ce que les emprunteurs doivent prendre en compte.

Les rendements obligataires ont chuté et les taux fixes ont baissé

Dès l'ouverture des marchés le 3 février - leur première séance après la signature du décret de Trump - les rendements des obligations et des bons du Trésor se sont effondrés, les investisseurs s'étant rués sur les placements « refuges » plutôt que sur les actions, qui ont subi une chute à mesure que les craintes de croissance se sont renforcées. Le rendement des obligations à cinq ans du gouvernement canadien - que les prêteurs utilisent comme référence pour fixer les taux des prêts hypothécaires à cinq ans - est tombé dans la fourchette de 2,58 %. Il s'agit d'une baisse de 14 points de base par rapport à la clôture précédente, et d'un niveau plancher qui n'avait pas été atteint depuis le 13 avril 2022. Aux États-Unis, le rendement du Trésor à 10 ans - qui sert de référence mondiale pour la dette - a également baissé à 4,51 %, contre 4,55 % vendredi dernier.

Cette baisse est intervenue après des semaines de hausse des rendements, ces mêmes investisseurs ayant intégré leurs inquiétudes quant à la concrétisation des droits de douane et de l'inflation qui en résulterait.

En conséquence, les taux hypothécaires fixes ont déjà commencé à baisser, l'hypothèque fixe à cinq ans la plus basse au Canada se situant désormais à 3,89 %. Il reste à voir combien de temps les rendements resteront bas - dans la matinée du 4, les rendements étaient déjà remontés dans la fourchette de 2,75 %, la prolongation de 30 jours donnant confiance aux marchés.

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En outre, les investisseurs devront éventuellement tenir compte des pressions inflationnistes causées par les tarifs douaniers, surtout s'ils sont présents à long terme. Si vous êtes actuellement à la recherche d'un taux hypothécaire, il est important d'agir pendant que les rendements sont encore orientés à la baisse, et d'obtenir une réservation de taux et une pré-approbation pour garantir l'accès aux taux fixes disponibles aujourd'hui, avant que les marchés ne changent à nouveau.

Un taux encore plus bas de la part de la Banque du Canada ?

Avant que les menaces tarifaires ne deviennent réalité, la Banque du Canada suivait une voie assez simple. L'inflation étant heureusement revenue dans sa fourchette cible de 2 % et la croissance économique étant sur le point de se redresser, la banque centrale avait l'intention de réduire le rythme et l'ampleur des baisses de taux en 2025, en procédant éventuellement à deux ou trois baisses pour ramener le taux directeur - qui sert de base à la tarification des prêts hypothécaires à taux variable - à environ 2,5 - 2,75 %.

Les tarifs douaniers ont complètement bouleversé ce résultat. En cas de récession, la Banque du Canada devra revenir à une cadence de réduction agressive pour stimuler l'économie, même si l'inflation commence à monter en flèche.

Dans une analyse intitulée « Trade War : First Pass » (en anglais), Douglas Porter, économiste en chef et directeur général des Services économiques de BMO, écrit : « Auparavant, nous prévoyions que la Banque réduirait le taux directeur deux fois de plus au cours de ce cycle, soit de 25 points de base en avril et en juillet (pour terminer à 2,50 %). Nous prévoyons maintenant que le rythme d'abaissement d'un quart de point se poursuivra à chaque réunion jusqu'en octobre, pour finir à 1,50 %. Le risque net est que nous atteignions le point final plus tôt ».

La dernière fois que le taux de référence de la Banque du Canada a été de 1,5 %, c'était en juin 2022 ; les taux d'intérêt étaient en hausse pour contrer l'inflation croissante, qui augmentait au fur et à mesure que les restrictions imposées par la pandémie étaient supprimées. Toutefois, les taux hypothécaires variables étaient encore très accommodants ; le taux variable sur cinq ans le plus bas était alors de 2,5 %, alors que le taux fixe à cinq ans avait déjà atteint la fourchette de 3,5 %.

Quoi qu'il en soit, les taux hypothécaires variables devraient poursuivre leur trajectoire descendante et offrir une plus grande accessibilité aux emprunteurs moins enclins à prendre des risques.

L'impact sur l'inflation et le dollar canadien

Les droits de douane entraîneront une hausse de l'inflation ; non seulement les fournisseurs augmenteront le coût des marchandises pour contrer la hausse des coûts d'importation, mais les diverses réactions des décideurs politiques canadiens seront également inflationnistes.

Tout d'abord, les droits de douane eux-mêmes entraîneront un affaiblissement du dollar canadien par rapport au billet vert américain, ce qui signifie que les Canadiens devront débourser davantage, non seulement pour les biens produits aux États-Unis, mais aussi pour leurs dépenses à l'échelle mondiale.

Les divergences entre la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine entraîneront également une hausse de l'inflation ; cette dernière, qui est l'homologue américaine de notre banque centrale, a indiqué qu'elle n'avait plus besoin de réduire son propre taux de référence autant que prévu, en raison de la solidité de la croissance économique et du marché de l'emploi aux États-Unis. Dans le même temps, l'atonie du PIB a incité la Banque du Canada à réduire ses taux de manière agressive au cours du second semestre 2024, la dernière baisse en date étant de 0,25 % le 29 janvier.

Les écarts croissants entre les taux d'intérêt cibles des deux banques centrales affaiblissent davantage le huard et contribuent à la croissance de l'inflation.

Comme l'écrit M. Porter de BMO, « la Fed devant poursuivre sa pause actuelle jusqu'en juin, puis recommencer à réduire ses taux de 25 points de base par trimestre, cela signifie que les écarts entre les taux d'intérêt au jour le jour du Canada et des États-Unis vont dépasser les -225 points de base, testant ainsi l'extrême historique de -250 points de base au printemps 1997 ». Les écarts de rendement des obligations à moyen et long terme entre le Canada et les États-Unis ayant récemment franchi des niveaux négatifs records, le marché a également pressenti des écarts de taux au jour le jour extrêmes. »

Il ajoute : « Cela ne manquera pas d'aggraver les difficultés du dollar canadien, de même que l'appréciation du billet vert à mesure que les droits de douane américains s'étendent à l'échelle mondiale. Nous prévoyons que le huard s'établira en moyenne autour de 1,49 dollar canadien d'ici l'automne et nous ne pouvons pas exclure une course vers le niveau de 1,50 dollar canadien, avec le risque net que cela se produise plus rapidement. »

Selon une analyse de la Banque du Canada publiée la semaine dernière en même temps que sa décision sur les taux d'intérêt, les importations en provenance des États-Unis, ou les matériaux utilisés pour fabriquer des produits finis, représentent environ 13 % du panier de l'indice des prix à la consommation du Canada. La Banque du Canada écrit que les droits de douane entraîneront, au minimum, une « augmentation unique permanente du niveau des prix » et que les prochaines étapes dépendront des « changements dans les attentes d’inflation des ménages et des entreprises à la suite des hausses du niveau des prix lié aux droits de douane ».

Quel sera l'impact des tarifs douaniers sur le marché du logement ?

Dans un scénario non tarifaire, tout laissait présager un printemps dynamique pour l'immobilier canadien ; la baisse des taux hypothécaires, combinée à une demande refoulée, avait même incité l'Association canadienne de l'immobilier à revoir ses prévisions pour l'année, tablant sur une augmentation des ventes de 8,6 % en 2025, au lieu de 6,6 %. Le prix moyen d'un logement au niveau national devrait augmenter de 4,7 %, pour atteindre 722 221 $.

Bien entendu, il est impossible de prédire comment les acheteurs réagiront aux effets des tarifs douaniers et dans quelle mesure leur pouvoir d'achat sera affecté. Si les ménages sont ébranlés par des facteurs de récession tels que la perte d'un emploi, même des taux d'intérêt très bas ne suffiront pas à soutenir la demande. En revanche, si le gouvernement fédéral apporte un soutien budgétaire important pour protéger les moyens de subsistance et que le coût de référence des emprunts tombe en dessous de 2 %, il est possible que le marché du logement s'emballe - c'est un scénario qui s'est déroulé pendant la pandémie, lorsque les emprunteurs ont été poussés par l'urgence psychologique d'un environnement de taux plus bas.

Bien qu'il ne s'agisse pas d'une comparaison entre des pommes et des pommes, des facteurs similaires étaient en jeu au cours de la première année de la pandémie et nous pourrions les retrouver dans la réponse aux tarifs douaniers. Le gouvernement fédéral a apporté un soutien fiscal considérable aux Canadiens, totalisant plus de 212 milliards de dollars pour les particuliers et les entreprises sous la forme de paiements spéciaux, de reports d'impôts et de prestation canadienne d’urgence (PCU).

À l'époque, la Banque du Canada avait réduit son taux de référence à un niveau historique de 0,25 %, dans le cadre des mesures d'urgence en cas de pandémie. Il n'a pas fallu longtemps pour que le marché s'en ressente : en mai 2020, les ventes nationales de logements avaient augmenté de 56,9 % d'un mois sur l'autre et, à la fin de l'année, les prix des logements avaient bondi de 17 %. La demande immobilière et la croissance des prix sont restées stables jusqu'en février 2022, date à laquelle le prix moyen national des logements a atteint son plus haut niveau historique, à savoir 816 720 dollars.

Nous ne pouvons pas dire avec certitude si le même phénomène se produirait aujourd'hui, mais il existe de nombreux précédents montrant comment la combinaison de taux bas et d'un soutien fiscal peut alimenter la psychologie de la rareté chez les acheteurs de logements.

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Penelope Graham, Directrice des contenus

Penelope Graham a plus de dix ans d'expérience dans le domaine de l'immobilier, des hypothèques et de la finance. Ses commentaires sur le marché du logement sont publiés dans les médias nationaux et locaux.