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Il est devenu plus difficile d'acheter un logement en avril, malgré la baisse des taux hypothécaires

Les taux hypothécaires commencent enfin à baisser, mais il n'y a guère de soulagement pour les acheteurs de maison, car les conditions d'accessibilité se sont détériorées dans tout le Canada en avril.

La dernière analyse de l'accessibilité de Ratehub.ca révèle qu'en raison de la hausse des prix des logements, il est devenu plus difficile de se qualifier pour une hypothèque dans 10 des 13 principaux marchés le mois dernier.

L'étude calcule le revenu annuel minimum requis pour acheter une habitation moyenne dans certaines des principales villes du Canada en se basant sur les données immobilières d'avril 2024 et de mars 2024. Le rapport tient également compte de l'impact de l'évolution des taux hypothécaires, du test de résistance hypothécaire et des prix de l'immobilier sur le revenu nécessaire à l'achat d'un logement.

Les taux et les prix évoluent en sens inverse 

Selon les données, le taux moyen des prêts hypothécaires sur cinq ans a légèrement diminué entre mars et avril, passant de 5,62 % à 5,5 %. En conséquence, le test de résistance hypothécaire moyen, qui exige des emprunteurs qu'ils prouvent qu'ils peuvent se permettre de rembourser leur prêt hypothécaire à un taux supérieur de 2 % à celui qu'ils reçoivent de leur prêteur, s'établit actuellement à 7,5 %.

« Les deux variables clés qui influent sur l'accessibilité à la propriété, à savoir la valeur des logements et les taux d'intérêt, ont évolué dans des directions opposées, indique Philippe Simard, Directeur hypothécaire au Québec chez Ratehub.ca. Les taux d'intérêt ont baissé et la valeur des logements a augmenté dans 12 des 13 villes étudiées.  L'augmentation de la valeur des logements a été telle que l'accessibilité s'est détériorée dans 10 des 13 villes malgré la baisse des taux d'intérêt. »

Les acheteurs de Montréal ont bénéficié de la plus forte amélioration de l'accessibilité

Montréal est la seule ville où le prix moyen des logements a diminué d'un mois à l'autre, ce qui en fait le marché où l'accessibilité s'est le plus améliorée. Un acheteur pouvait y acquérir une propriété au prix moyen de 530 300 $ (en baisse de 1 000 $ par rapport à mars) et se qualifier pour une hypothèque avec un revenu de 110 380 $ - en baisse de 1 170 $ par rapport au mois précédent.

Rapport sur l'accessibilité à la propriété au Canada en avril 2024.

Les données du tableau sont basées sur une hypothèque avec une mise de fonds de 20 %, un amortissement sur 25 ans, des taxes foncières annuelles de 4 000 $ et un chauffage mensuel de 150 $. Les taux hypothécaires correspondent à la moyenne des taux fixes sur 5 ans des cinq grandes banques en mars 2024 et avril 2024. Le prix moyen des logements est tiré de l'Indice des prix des propriétés (IPP MLS®) de l'ACI.

Vancouver et Victoria se sont classées deuxième et troisième pour l'amélioration de l'accessibilité, malgré une légère augmentation du prix des logements dans ces villes.

« Bien que les prix des logements aient augmenté à Vancouver et à Victoria, la baisse des taux hypothécaires a été suffisante pour produire une amélioration de l'accessibilité », constate M. Simard.

Dans le même temps, c'est à Halifax que les conditions d'accessibilité se sont le plus détériorées, ce qui constitue un revirement radical par rapport au rapport de mars, dans lequel la ville maritime était le seul marché à connaître une amélioration. Cela s'explique en grande partie par le fait que les prix des logements y sont globalement plus bas, ce qui peut entraîner des fluctuations plus volatiles lorsque la demande augmente.

« C'est à Halifax que l'augmentation a été la plus importante, avec un revenu supplémentaire de 2 200 $ nécessaire à l'achat d'une maison moyenne. Toutefois, dans l'étude du mois dernier (chiffres de mars 2024 par rapport à ceux de février 2024), Halifax a été la seule ville à connaître une amélioration de l'accessibilité à la propriété. L'évolution de l'accessibilité à Halifax ce mois-ci est due à la hausse des prix des logements », ajoute M. Simard.

Les taux hypothécaires élevés continuent de peser sur les acheteurs potentiels

Dans les dernières données publiées par l'Association canadienne de l'immeuble, James Mabey, président du conseil d'administration de l'ACI de 2024-2025, souligne que les ventes de logements restent limitées par les coûts d'emprunt élevés ; les ventes de logements à l'échelle nationale ont ralenti de 1,7 % par rapport au mois de mars. Cependant, les vendeurs de maisons sont très actifs, avec une augmentation mensuelle de 2,8 % du nombre de maisons nouvellement mises en vente.

« Après une longue période d’hibernation, le marché printanier est officiellement amorcé. L’augmentation du nombre d’inscriptions donne lieu aux conditions de marché les plus, équilibrées à l’échelle nationale depuis avant la pandémie, a-t-il déclaré dans le communiqué du conseil. Les taux hypothécaires demeurent élevés et beaucoup de gens peinent toujours à pénétrer le marché, mais pour ceux qui sont en mesure de le faire, c’est le premier marché printanier depuis un certain temps où ils peuvent évaluer l’offre, prendre leur temps et exercer un certain pouvoir de négociation. Compte tenu de l’ampleur de la demande, il est difficile de savoir combien de temps cela durera. »

On s'attend généralement à ce que les acheteurs reviennent sur le marché lorsque la Banque du Canada commencera à réduire son taux directeur, ce qui pourrait se produire dès sa prochaine annonce, le 5 juin 2024.

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Penelope Graham, Directrice des contenus

Penelope Graham a plus de dix ans d'expérience dans le domaine de l'immobilier, des hypothèques et de la finance. Ses commentaires sur le marché du logement sont publiés dans les médias nationaux et locaux.