La hausse des prix de l'immobilier a érodé l'accessibilité à la propriété en février
Penelope Graham, Directrice des contenus
Les taux hypothécaires ont légèrement baissé ces dernières semaines, avec l'espoir de nouvelles baisses du taux directeur, mais la hausse des prix de l'immobilier au printemps a effacé toutes les économies réalisées par les emprunteurs potentiels.
Les dernières données sur l'accessibilité des logements compilées par Ratehub.ca montrent qu'au cours du mois de février, les prix de l'immobilier ont augmenté dans 12 des 13 principaux marchés, suffisamment pour compenser la baisse des taux hypothécaires et la réduction de la référence pour le test de résistance qui en découle.
L'étude est basée sur des données immobilières nationales de janvier 2024 et décembre 2023 et illustre l'impact de l'évolution des taux hypothécaires, des taux des tests de résistance et des prix de l'immobilier sur le revenu nécessaire à l'achat d'un logement.
Les prix et les taux hypothécaires évoluent dans des « directions opposées »
« Les deux variables clés, à savoir la valeur des logements et les taux d'intérêt, ont évolué dans des directions opposées depuis janvier : les taux d'intérêt ont baissé et la valeur des logements a augmenté dans 12 villes sur 13. L'augmentation de la valeur des logements a été suffisante pour que l'accessibilité diminue dans 11 villes sur 13, malgré la baisse des taux d'intérêt, indique Philippe Simard, Directeur hypothécaire au Québec chez Ratehub.ca. Comme les deux variables clés ont évolué dans des directions opposées, la fluctuation du revenu requis est plus faible que les fluctuations observées au cours des derniers mois. »
Selon les chiffres de février, le test de résistance hypothécaire moyen au Canada est tombé à 7,71 %, sur la base d'un taux hypothécaire fixe moyen sur cinq ans de 5,71 %. Ce chiffre est inférieur à celui de janvier, qui était de 8,16 %. Plusieurs prêteurs ont réduit leurs options de taux hypothécaire fixe en février, en raison de la baisse des rendements obligataires, ce qui a contribué à l'abaissement global des critères du test de résistance.
Toutefois, les personnes souhaitant contracter un prêt hypothécaire le mois dernier devaient disposer d'un revenu plus élevé qu'en septembre, car les prix moyens des logements ont grimpé en flèche sur de nombreux marchés.
Rapport sur l'accessibilité à la propriété en février 2024
Les données du tableau sont basées sur une hypothèque avec une mise de fonds de 20 %, un amortissement sur 25 ans, des taxes foncières annuelles de 4 000 $ et un chauffage mensuel de 150 $. Les taux hypothécaires correspondent à la moyenne des taux fixes à 5 ans des cinq grandes banques en janvier 2024 et février 2024. Le prix moyen des logements est tiré de l'Indice des prix des propriétés (IPP MLS®) de l'ACI.
Les marchés de l'Ontario sont les plus touchés
Cette situation était particulièrement évidente dans les marchés du Golden Horseshoe de l'Ontario. Toronto a connu l'augmentation la plus importante, les acheteurs ayant besoin d'un revenu supplémentaire de 3 800 $ pour acheter une habitation au prix moyen de 1 093 900 $. Hamilton a suivi de près - les acheteurs ont eu besoin de 3 770 $ de plus en février qu'en janvier pour acheter une habitation au prix moyen de 835 900 $.
À Montréal, le revenu requis a augmenté de 1 130 $ pour acheter une habitation au prix moyen de 519 100 $.
L'accessibilité devrait encore diminuer avec le maintien des taux d'intérêt
Le marché national de l'immobilier donne déjà des signes que la saison printanière sera robuste. Les dernières données de l'Association canadienne de l'immeuble indiquent que les ventes de logements ont augmenté de près de 20 % d'une année sur l'autre en février, car les acheteurs qui stagnaient auparavant - et qui avaient choisi d'attendre le cycle de hausse du taux directeur de la Banque du Canada - sont prêts à revenir à la charge en raison de la perspective de taux plus bas plus tard en 2024.
Cela a fait grimper le prix moyen des logements à l'échelle nationale de 3,5 %, à 685 809 $. L'ACI note également que son Indice des prix des propriétés (IPP MLS®) - une mesure du prix le plus courant des logements au Canada, sans les hauts et les bas - est resté stable sur une base mensuelle, mettant fin à cinq mois consécutifs de baisse. Un changement aussi rapide est extrêmement rare, selon l'ACI, et reflète un rebond rapide de l'activité immobilière.
« Après deux ans d'activité tranquille dans le secteur de la revente, on a l'impression que les choses sont sur le point de s'accélérer, a déclaré Larry Cerqua, président de l'ACI. À ce stade, il est difficile de savoir si les acheteurs vont attendre un signal de la Banque du Canada ou s'ils attendent simplement que les inscriptions de printemps arrivent sur le marché. »
Les économistes prévoient largement que la Banque du Canada sera en mesure de réduire le taux directeur au cours du second semestre de 2024, à condition que l'inflation continue de baisser conformément aux prévisions de la banque centrale. La prochaine annonce de taux de la Banque du Canada est prévue pour le 10 avril 2024.
À lire aussi :
Penelope Graham, Directrice des contenus
Penelope Graham a plus de dix ans d'expérience dans le domaine de l'immobilier, des hypothèques et de la finance. Ses commentaires sur le marché du logement sont publiés dans les médias nationaux et locaux.