Les dangers derrière les taux hypothécaires annoncés
Après la saison des REER passée, les banques regorgent maintenant de promotions pour les hypothèques. Il faut toutefois faire attention avec les taux annoncés. « Devil is in the details » ou en français, le diable est dans les détails ou devrait-on dire dans les petits caractères…
Assurez-vous donc de bien discuter de tout le reste, au-delà du taux. Si vous êtes à peu près certains que vous pourrez faire des versements en cours de terme ou si vous voulez plus de temps pour magasiner votre maison, il vaut peut-être mieux un taux d’intérêt légèrement plus élevé (probablement une fraction de pourcentage) mais qui vous laissera plus de latitude et ne vous liera pas ad vitam aeternam avec le prêteur qui annonce le meilleur taux hypothécaire.
Voyons un peu les principaux détails qui font que l’offre est alléchante mais en cours de route vous coûtera plus cher.
Le temps que le taux est garanti
Si pour une différence de 0,05%, on vous offre un taux garanti, dans un cas trente jours et dans l’autre quatre mois, et que vous êtes à l’étape de chercher votre maison, cela vous coûtera quelques trois dollars de plus par mois, pour prendre le taux plus élevé et avoir la tranquillité d’esprit pendant quatre-vingt dix jours de plus…. De quoi être plus sélectif et serein dans l’achat de la propriété.
Sur quel montant
Chez certains prêteurs, le taux promotionnel est réservé aux clients qui contractent un prêt d’au moins 60 000$ ou 100 000$. D’autres auront un plafond. Suivant le montant dont vous avez besoin, vous n’êtes peut-être pas admissible pour le taux annoncé.
Autres services fortement suggérés
On annonce des taux très faibles mais vous devez prendre un autre service comme une assurance-vie ou invalidité sur laquelle les profits sont importants pour le prêteur. On se rattrape à ce niveau. L’affaire du siècle devient un peu moins intéressante.
Les clauses qui traitent de l’augmentation des mensualités ou des montants forfaitaires
Si en cours de terme, vous voulez augmenter vos paiements, il faut connaître les modalités du prêt consenti. Tout dépendant des banques, vous pourriez aller jusqu’à doubler votre paiement et dans d’autres cas être limités à n’augmenter vos mensualités que de 10%. L’écart est énorme si vous voulez rembourser votre hypothèque plus rapidement.
Par ailleurs, la plupart des hypothèques offrent la possibilité de faire des paiements forfaitaires, généralement entre 10% et 25% du montant initial, chaque année. Certains prêteurs permettent de rembourser une seule fois durant l’année alors que d’autres n’ont pas de restrictions. Qui dit plusieurs versements dans l’année, dit diminution des intérêts. Si vus prévoyez être en mesure de le faire, calculer l’impact sur les intérêts réellement payés et non seulement à partir du taux annoncé.
Le calcul des pénalités et le changement de prêteur
Elle peut varier selon les prêteurs ou même être inexistante. Ce qui signifie : aucune porte de sortie. Impossible de rembourser avant le terme.
De la même façon, même à la fin du terme, certaines hypothèques sont difficiles à déménager. Il faut repasser devant le notaire, ce qui entraine des frais importants bien sûr. Derrière des taux avantageux annoncés à grand renfort de publicité, se cachent parfois une prison dorée.
Il est important de ne pas faire un choix impulsif en matière d’hypothèque. Les taux annoncés sont assujettis de conditions qui en bout de piste pourraient vous occasionner plus de frais que vous ne le pensiez. Ayez soin de calculer l’ensemble des tenants et aboutissants. Enfin, magasiner et négocier. Même un taux annoncé très bas se négocie. Et gardez en tête que vous faites une affaire si vous contractez ou achetez à rabais ce que vous auriez acquis de toute façon à un prix plus élevé. Pas nécessairement ce qui est assujetti à l’offre.