Les ventes de logements au Canada chutent de 10 % en février en raison des craintes liées aux tarifs douaniers

Les craintes liées aux tarifs douaniers continuent de peser sur la demande du marché immobilier, les ventes s'étant rapidement refroidies entre janvier et février, selon l'Association canadienne de l'immeuble (ACI).

Au total, 32 195 propriétés ont changé de mains au cours du mois, soit une baisse de 9,8 % d'un mois à l'autre et de 10,4 % par rapport à la même période l'an dernier. Selon l'ACI, il s'agit du niveau le plus bas observé pour les ventes de logements depuis novembre 2023, et de la plus forte baisse de l'activité mensuelle depuis mai 2022.

Alors que les ventes ont globalement baissé dans les trois quarts de tous les marchés, les baisses ont été les plus importantes dans les régions où les prix sont plus élevés, telles que la région élargie du Fer à cheval doré (Grand Golden Horseshoe) et la région de Toronto.

« Dès l’annonce des tarifs, le 20 janvier, un fossé s’est creusé entre les ventes résidentielles enregistrées cette année et celles de l’année dernière », a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l'ACI. « Cette tendance s’est accentuée tout au long du mois de février, entraînant une baisse significative, mais peu surprenante, de l’activité mensuelle. Cela se traduit déjà par une nouvelle baisse des prix, en particulier dans la région du Grand Golden Horseshoe, en Ontario. »

Les vendeurs se replient

L'hésitation a également gagné les vendeurs, qui sont moins enclins à mettre leur maison sur le marché dans un tel contexte d'incertitude ; le nombre de nouvelles inscriptions a chuté de 12,7 % d'un mois à l'autre, annulant une partie de l'augmentation de l'inventaire qui avait été enregistrée en janvier. Selon l'ACI, cela a quelque peu resserré les conditions du marché, le ratio ventes/nouvelles inscriptions ayant légèrement augmenté pour atteindre 49,9 %, contre 48,3 % en janvier. Toutefois, ce ratio reste inférieur à la moyenne à long terme de 55 % et reflète un marché largement équilibré.

L'afflux de maisons mises en vente au cours des mois précédents a contribué à augmenter l'offre globale ; il y avait 4,7 mois de stock, en hausse par rapport aux 4,1 mois de la fin janvier, et juste en dessous de la moyenne à long terme de cinq mois. (Selon l'ACI, un marché de vendeurs est inférieur à 3,6 mois et un marché d'acheteurs est supérieur à 6,5 mois).

Les prix de l'immobilier commencent à baisser

L'augmentation des stocks et le ralentissement des ventes ont suffi à freiner la croissance des prix, la moyenne nationale s'établissant à 668 097 $, soit une baisse de 3,3 % par rapport à février 2024 et de 4,6 % par rapport à janvier.

Cette situation, combinée à la baisse des taux hypothécaires, profitera aux acheteurs qui participent au marché en ce moment, affirme James Mabey, président de l'ACI.

« L’incertitude des dernières semaines semble inciter certains acheteurs à réfléchir à deux fois avant de prendre des décisions financières importantes, » a-t-il déclaré dans le communiqué de l'ACI. Pour d’autres, un environnement de prix plus favorable et des taux d’intérêt plus bas seront une occasion à saisir. Si vous cherchez à acheter ou à vendre une propriété en 2025, consultez d’abord un courtier ou un agent immobilier dans votre région. »

La baisse des taux hypothécaires offre une opportunité aux acheteurs

Il s'agit d'un revirement brutal par rapport au marché chaud du début du printemps initialement prévu cette année. Avant que les tarifs douaniers n'entrent en ligne de compte, les analystes étaient largement optimistes quant aux ventes de logements au début de l'année 2025, en raison de la baisse des taux d'intérêt et de l'introduction, à la fin de l'année, de plusieurs nouvelles politiques hypothécaires qui ont amélioré l'accessibilité pour les primo-accédants et les emprunteurs hypothécaires assurés.

Ces deux facteurs sont toujours en vigueur ; nous sortons de la septième baisse de taux consécutive de la Banque du Canada, qui a ramené son taux d'intérêt de référence à 2,75 %, soit une diminution de 225 points de base par rapport au début de la baisse, en juin 2024.

En conséquence, le taux hypothécaire variable le plus bas au Canada est tombé à 3,95 %, un niveau inégalé depuis 2022. Bien que les perspectives de réduction des taux de la Banque du Canada soient incertaines, la plupart des analystes s'attendent à ce que la Banque réduise encore ses taux de deux à trois quarts de point cette année, voire davantage si les droits de douane provoquent des dégâts économiques considérables à long terme.

Les taux hypothécaires fixes ont également considérablement baissé en raison de la chute des rendements obligataires au cours des dernières semaines en réponse aux craintes concernant les tarifs. Le taux le plus bas étant actuellement de 3,89 % pour une durée de cinq ans, l'écart avec les taux variables est donc assez faible, ce qui rend le blocage d'un taux très attrayant.

C'est un réconfort pour ceux qui désirent acheter une maison au printemps ou qui doivent renouveler leur prêt hypothécaire - c'est l'occasion de réduire leur taux de près d'un pour cent. C'est un scénario de taux bien meilleur que celui que nous avons connu vers la fin de l'année dernière.

Dans l'ensemble, cependant, il est probable que les ventes de logements resteront inférieures aux prévisions dans les mois à venir, tant que les craintes concernant les tarifs douaniers persisteront - mais bien sûr, comme la situation change tous les jours, les perspectives restent incertaines ; un autre facteur qui maintiendra les acheteurs hésitants sur la touche.

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