Les ventes nationales de l'immobilier augmentent de 30 % en octobre

Après une année plutôt calme sur le plan des ventes immobilières, les acheteurs sont revenus en force sur le marché cet automne. Les données nationales du mois d'octobre révèlent une augmentation considérable de 30 % des transactions par rapport à l'année précédente.

D’après l’Association canadienne de l’immobilier (ACI), 44 041 propriétés ont été vendues au cours du mois, ce qui représente une augmentation de 7,7 % par rapport à septembre. Il s'agit du niveau d'activité le plus élevé depuis avril 2022, avant que les effets du cycle en 10 étapes de la hausse des taux de la Banque du Canada ne refroidissent le marché. Si l'on additionne toutes les ventes réalisées depuis le début de l'année, les transactions sont 5,6 % plus élevées qu'elles ne l'étaient à la même période en 2023.

Une grande partie de la reprise des ventes s'est concentrée sur les plus grands marchés du Canada, la région du Grand Toronto et les basses-terres continentales de la Colombie-Britannique ayant tous deux enregistré des hausses à deux chiffres, de 43,3 % et 32,4 %, respectivement.

La baisse des taux hypothécaires stimule les ventes

La baisse des taux d'intérêt et l'augmentation du nombre de maisons nouvellement mises en vente au début de l'automne incitent les acheteurs à revenir sur le marché, après des mois d'inaction. Nombreux sont ceux qui ont retardé leur achat, les taux d'intérêt étant restés à des niveaux historiquement élevés tout au long de l'année 2023 et du premier semestre de cette année.

Cependant, la Banque du Canada a commencé à réduire le coût global des emprunts au Canada, en abaissant son taux d'intérêt de référence quatre fois au total depuis juin, et en procédant à une baisse exceptionnelle d'un demi-point le 23 octobre. La banque centrale devrait annoncer une nouvelle baisse le 11 décembre, puis plusieurs autres au cours de l'année 2025.

« Le bond des ventes résidentielles le mois dernier nous a certainement pris par surprise, quoiqu’avec l’importante réduction des taux d’intérêt de 50 points de base annoncée au cours de la dernière semaine du mois, la hausse était probablement davantage liée à la poussée des nouvelles inscriptions en septembre a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Il n’y aura probablement pas d’autre vague de nouvelles offres de ce type avant le printemps prochain, et à ce moment-là, les taux devraient également être proches de leurs niveaux les plus bas prévus. On peut donc considérer les chiffres d’octobre comme une sorte d’avant-première de ce que l’on verra l’année prochaine. »

Le marché de l'immobilier résidentiel est toujours dans une position favorable en termes d'accessibilité

Les conditions du marché ne se sont toutefois pas encore véritablement réchauffées, offrant aux acheteurs actifs actuels une situation idéale en termes d'accessibilité et de choix ; la croissance du prix des maisons est restée stable et l'abondance de l'offre a conduit à des conditions de marché équilibrées dans la plupart des marchés locaux du Canada.

Le prix moyen des maisons s'est établi à 696 166 $ en octobre, en hausse de 6 % par rapport à l'an dernier et de 2,2 % sur une base mensuelle. Cependant, l'Indice des prix des propriétés MLS (IPP MLS), qui reflète le type le plus courant de maisons vendues, sans tenir compte des extrêmes, a baissé de 0,1 % par rapport à septembre et de 2,7 % d'une année à l'autre. Selon l'ACI, « le constat général est que les prix au niveau national sont restés pratiquement inchangés depuis le début de l'année ».

Le nombre de propriétés mises sur le marché en octobre était légèrement inférieur (-3,5 %) à celui de septembre, avec un total de 75 615 nouvelles inscriptions. Toutefois, l'ACI souligne que ce chiffre fait suite à un bond de 4,8 % en septembre, ce qui a porté les niveaux de l'offre nouvelle à leur plus haut niveau depuis le milieu de l'année 2022.

Au total, 174 458 propriétés étaient disponibles à la vente au Canada à la fin du mois d'octobre, soit une hausse de 11,4 % par rapport à l'année précédente. 

Toutefois, certains signes indiquent que l'offre commence à se resserrer. Le nombre de mois d'inventaire (le temps qu'il faudrait pour vendre toutes les maisons disponibles à la vente dans les conditions actuelles du marché) s'est établi à 3,7, en baisse par rapport à 4,1 en septembre. Selon l'ACI, la moyenne à long terme est de 5,1 mois d'inventaire, un marché de vendeurs étant inférieur à 3,6 mois et un marché d'acheteurs étant supérieur à 6,5 mois. 

Le marché reste équilibré, pour le moment

Si les conditions sont actuellement équilibrées entre les acheteurs et les vendeurs, certains signes précurseurs indiquent que la balance va pencher dans les mois à venir. Les ventes ayant augmenté tandis que les nouvelles offres ont diminué, le ratio ventes/nouvelles offres - qui mesure le niveau de concurrence entre les acheteurs sur le marché - est passé à 58 %, ce qui représente un bond considérable par rapport aux 52 % enregistrés en septembre. Ce ratio est désormais supérieur à la moyenne à long terme de 55 %. (L'ACI considère qu'un ratio de 45 % à 65 % indique un marché du logement équilibré.

C'est la disponibilité des nouvelles inscriptions qui déterminera l'évolution du marché, déclare le président de l'ACI, James Mabey, dans le communiqué de l'association.

« La hausse des ventes dans l’ensemble du Canada en octobre suggère que les acheteurs ont été présents sur le marché depuis que les taux ont commencé à baisser au début de l’été, mais qu’ils attendaient que la bonne propriété soit mise en vente – ce qui ne s’est pas produit avant septembre, dit-il. Le nombre d’inscriptions sur le marché déterminera dans quelle mesure cette situation pourra se poursuivre d’ici le printemps prochain. »

En conclusion

Il est clair que la baisse des taux hypothécaires incite les acheteurs à entrer sur le marché, après des mois d'inaction. De nouvelles baisses de taux étant attendues dans les mois à venir, la demande devrait encore s'intensifier, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix si les nouvelles offres ne suivent pas. L'annonce de la Banque du Canada en décembre permettra de mieux comprendre l'évolution des taux, mais tout porte à croire que le marché sera dynamique en janvier, ce qui ouvrira la voie à une saison de vente intense au printemps.

Le prochain rapport de l'ACI sera publié le 16 décembre 2024.

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