L'IPC canadien remonte à 1,9 % en janvier
L'inflation a continué d'augmenter en janvier, malgré les effets persistants du congé fiscal pour la TPS, alors que les prix de l'essence ont considérablement augmenté pour les consommateurs à la pompe.
Selon Statistique Canada, l'indice des prix à la consommation (IPC) du Canada a augmenté de 1,9 % le mois dernier, après une hausse de 1,8 % en décembre. Si l'on exclut la hausse des prix de l'énergie - qui ont augmenté de 5,3 % par an - l'IPC aurait été de 1,7 % d'une année sur l'autre. Sur une base mensuelle, l'IPC a augmenté de 0,1 % en janvier, contre une baisse de 0,4 % en décembre.
Le congé de taxe cache une croissance élevée de l'IPC
Bien qu'il se situe dans la fourchette cible de 2 % de la Banque du Canada, l'ampleur réelle du chiffre global a été masquée par les deux mois d'exonération de la TPS, qui se sont déroulés du 14 décembre au 15 février. Mis en place par le gouvernement fédéral pour alléger la pression sur les prix, cet allégement fiscal s'appliquait à un certain nombre de catégories de dépenses, notamment les boissons alcoolisées, la nourriture dans les restaurants et de nombreux articles pour enfants.
Dans l'ensemble, il a eu une incidence sur 10 % du panier de consommation suivi par Statistique Canada ; si l'on excluait ces modifications fiscales, l'inflation aurait augmenté de 2,6 % en janvier, ce qui représente un bond considérable par rapport au taux de 1,5 % enregistré en septembre.
Les coûts de l'intérêt hypothécaire ont continué de représenter environ 30 % de la croissance annuelle de l'IPC, bien qu'ils continuent de s'atténuer à mesure que les taux d'intérêt diminuent, affichant une hausse de 10,2 % d'une année à l'autre. Les coûts des loyers, quant à eux, ont affiché leur première baisse d'un mois sur l'autre depuis 2023, diminuant de 0,1 % par rapport à décembre. Bien qu'en hausse de 6,3 % par rapport aux niveaux de 2024, il s'agit d'une baisse par rapport aux 7,1 % enregistrés le mois dernier.
La Banque du Canada devrait faire une pause sur les taux d'intérêt
Le fait que l'inflation ait augmenté alors que l'exonération fiscale était toujours en vigueur sera inquiétant pour la Banque du Canada (BdC) ; la banque centrale est chargée de maintenir la mesure à un taux de croissance de 2 % et augmente généralement son taux d'intérêt de référence lorsque l'IPC dépasse ce seuil.
Les mesures de l'inflation « de base », qui sont également suivies de près par la banque centrale, ont également augmenté ; l'IPC tronq (qui exclut les prix extrêmes) et l'IPC médian (qui mesure le milieu du panier de l'IPC) ont atteint 2,7 %, contre 2,5 et 2,6 % respectivement le mois précédent.
Les économistes estiment que cette dernière estimation de l'inflation persuadera la Banque du Canada de laisser inchangé son taux directeur, qui fixe la tendance, lors de la prochaine annonce de taux, le 12 mars. Il s'agit d'un revirement radical par rapport aux appels quasi-unanimes à une baisse, et même aux attentes d'une diminution d'urgence, au début du mois, suite aux menaces initiales de tarifs douaniers américains de 25 %.
Dans une note publiée à la suite de la publication de l'IPC, les économistes de RBC Abbey Xu et Claire Fan écrivent : « Dans l'ensemble, une inflation moyenne après une surprise à la hausse en décembre est moins souhaitable que ce que la banque centrale et nous-mêmes aimerions voir. Nous pensons que la Banque du Canada voudra attendre d'autres données pour obtenir des indications sur l'évolution des pressions sous-jacentes sur les prix, en excluant l'impact de l'exonération fiscale, et faire une pause dans la réduction des taux d'intérêt lors de sa prochaine réunion en mars. »
Ils ajoutent que les réductions de taux devraient reprendre plus tard dans l'année, car la toile de fond économique du Canada continuera de s'affaiblir.
Par ailleurs, Douglas Porter, économiste en chef et directeur général des études économiques de BMO, écrit (en anglais) que ce rapport est conforme aux attentes du prêteur, mais que le chiffre global augmentera rapidement dans les mois à venir, à mesure que l'effet du congé de la TPS s'estompera, probablement dans une fourchette de 2 % à 2,5 %. Cela correspondra aux tendances actuelles des chiffres de base qui « ont été un peu chauds ces derniers mois ».
« Nous continuons à penser que la Banque du Canada fera une pause lors de sa prochaine décision (le 12 mars), bien que les développements sur le front des tarifs douaniers puissent encore avoir une grande influence sur cette décision - des tarifs douaniers américains de 25 % sur le Canada et le Mexique sont toujours prévus pour le 4 mars », écrit-il.
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Penelope Graham, Directrice des contenus
Penelope Graham a plus de dix ans d'expérience dans le domaine de l'immobilier, des hypothèques et de la finance. Ses commentaires sur le marché du logement sont publiés dans les médias nationaux et locaux.