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L'IPC de mars surprend par son faible niveau de 2,3 %

Les portefeuilles canadiens ont bénéficié d'un certain répit en mars, le rythme de croissance des prix ayant été plus faible que prévu, même si le congé de taxe hivernal a pris fin.

Selon les dernières données de Statistique Canada, l'indice des prix à la consommation (IPC) au Canada s'est établi à seulement 2,3 % d'une année sur l'autre, soit moins que les 2,6 % enregistrés en février. Ce résultat est inférieur aux attentes selon lesquelles l'inflation resterait stable ce mois-ci, ou augmenterait légèrement, étant donné que plusieurs catégories - telles que certains produits alimentaires, l'alcool et les articles pour enfants - ont été de nouveau assujetties à la TPS et à la TVH.

La baisse des prix de l'essence et des déplacements explique le recul de l'inflation

Toutefois, la baisse des prix de l'essence est en grande partie à l'origine de cette diminution, les automobilistes ayant payé 1,6 % de moins à la pompe - en raison de la suppression de la taxe carbone - contre une augmentation de 5,1 % en février. Cela s'explique également par la baisse des prix du pétrole brut, qui ont chuté en réponse aux menaces tarifaires et aux craintes d'une diminution de la demande mondiale de pétrole.

Une autre contribution notable au ralentissement de l'inflation a été la baisse des frais de voyage, qui, selon StatCan, a coïncidé avec la diminution des voyages aériens du Canada vers les États-Unis. Les prix des voyages organisés ont diminué de 4,7 % après avoir augmenté de 18,8 % en février, ce qui représente une baisse de 8 % d'un mois à l'autre. Les prix des voyages aériens ont chuté de 12 % d'une année à l'autre en mars, après avoir déjà baissé de 4,4 % en février.

Toutefois, les Canadiens ont dû payer davantage pour se nourrir. Le coût des aliments achetés dans les épiceries et dans les restaurants a augmenté de 3,2 % d'une année à l'autre, le coût des aliments achetés dans les restaurants étant maintenant presque au même niveau qu'en novembre, avant l'entrée en vigueur du congé fiscal. Selon StatCan, si l'on retire le coût des aliments de l'IPC global, le taux de croissance annuel de ce dernier serait ramené à 2,1 %, ce qui est presque conforme à l'objectif de 2 % fixé par la Banque du Canada.

Le coût des intérêts hypothécaires continue de baisser

Les frais de logement continuent également à être un facteur important du coût de la vie, mais ils ont diminué régulièrement au cours de l'année écoulée. L'indice global du logement a augmenté de 3,9 % par rapport au même mois en 2024, bien qu'il soit resté stable d'un mois à l'autre, augmentant de 0,2 % par rapport à février.

Les coûts des intérêts hypothécaires ont augmenté de 7,9 % en mars, en baisse de 9 % par rapport à février et de 10,2 % par rapport à janvier. Bien que les taux d'intérêt globaux restent élevés, les emprunteurs ont bénéficié d'un soulagement considérable car la Banque du Canada a régulièrement réduit son taux d'intérêt de référence depuis juin 2024. Dans l'ensemble, la mesure est tombée de son pic de 30 % en 2023. Les loyers, quant à eux, ont augmenté de 5,1 %.

La baisse de l'inflation entraînera-t-elle une réduction des taux de la Banque du Canada ?

Si la banque centrale se réjouit de voir l'IPC global inférieur aux prévisions, on ne sait pas exactement comment ce dernier rapport sur l'inflation influencera ses décisions futures en matière de taux d'intérêt. Les mesures de base que la Banque du Canada surveille de près - appelées médiane et trim - sont restées largement élevées, à 2,9 % et 2,8 %, respectivement. Toutefois, si l'on examine la tendance à long terme, on constate qu'elles sont restées inférieures à 3 % pendant trois mois consécutifs, ce qui pourrait indiquer que les prix commencent à ralentir de manière significative. Ceci, combiné à un chiffre global plus faible, pourrait inciter la Banque du Canada à réduire à nouveau son taux d'intérêt directeur le 16 avril - mais un maintien est également presque aussi probable, à la fois en raison de la rigidité de l'indice de référence et de l'incertitude persistante liée aux menaces tarifaires.

« Après quelques mois de surprises à la hausse, l'inflation canadienne a connu un sérieux répit en mars, freinée par des coûts de voyage beaucoup moins élevés que d'habitude. Cela montre que l'impact de la guerre commerciale sur l'inflation est plus bidirectionnel pour le Canada que pour les États-Unis, puisque les tarifs douaniers du Canada sont beaucoup plus légers jusqu'à présent, alors que l'économie nationale subit plus de pression », écrit Douglas Porter (en anglais), économiste en chef et directeur général des Services économiques à BMO, dans une note publiée à la suite de la publication de l'IPC.

Il ajoute que le raffermissement du dollar canadien a également atténué les inquiétudes concernant l'inflation, et que les prix de l'essence devraient encore baisser le mois prochain, car les inquiétudes concernant la demande de pétrole demeurent.

« Normalement, ce serait le feu vert pour que la Banque du Canada réduise ses taux d'intérêt demain, à l'exception du fait que ses principales mesures de base se maintiennent à près de 3 % (le taux au jour le jour ayant été réduit à 2,75 %, les taux réels sont déjà négatifs) et que les décideurs politiques opèrent dans le brouillard épais d'une guerre commerciale en constante évolution », explique-t-il.

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Penelope Graham, Directrice des contenus

Penelope Graham a plus de dix ans d'expérience dans le domaine de l'immobilier, des hypothèques et de la finance. Ses commentaires sur le marché du logement sont publiés dans les médias nationaux et locaux.