LogiRénov: programme mis sur pied par le gouvernement du Québec
Le gouvernement du Québec, par le biais du premier ministre Couillard, a fait l’annonce de la création d’un nouveau crédit d’impôt remboursable pour les rénovations résidentielles. Cette nouvelle mesure fiscale, connue sous l’appellation de LogiRénov, vise à stimuler l’économie dans le secteur de la rénovation.
De fait, un vaste éventail de rénovations résidentielles pourra bénéficier d’un crédit d’impôt de 20 %. Toutefois, ce programme s’applique exclusivement aux propriétaires-occupants qui pourront alors profiter d’un remboursement d’impôt pouvant atteindre 2500 $. De plus, les coûts des travaux des rénovations devront dépasser 3000 $ afin de répondre aux critères d’accessibilité à ce crédit d’impôt. Les propriétaires devront également conclure un accord contractuel avec un entrepreneur accrédité en rénovation avant le 1er juillet 2015 et la réalisation et le paiement des travaux devront être effectués, au plus tard, le 31 décembre 2015.
Les entrepreneurs heureux de cette annonce
Des acteurs majeurs du domaine de la rénovation comme Claire Bara, vice-présidente au marketing pour Rona Canada, s’est réjouie de cette annonce qui contribuera à stimuler les entreprises et l’industrie de la rénovation en général. Un programme analogue, ÉcoRénov, en vigueur jusqu’au 31 octobre 2014, avait également suscité une recrudescence de la demande des produits et services relatifs à la rénovation.
Toutefois, LogiRénov englobe davantage d’activités que le programme ÉcoRénov qui lui, ne s’applique qu’aux travaux ayant une valeur écologique. Les critères d’éligibilité au crédit d’impôt de LogiRénov sont moins restrictifs que ceux d’ÉcoRénov et permettent donc à un plus grand nombre de particuliers d’en profiter.
Mme Bara met aussi en relief la nécessité de faire affaire avec des entrepreneurs accrédités dont Rona fait partie.
Pour sa part, Andrei Uglar, président et fondateur de SmartReno, y voit également une mesure incitative apte à stimuler l’industrie de la rénovation. La mission de son entreprise est de contribuer à la réalisation des travaux de rénovation en recommandant des entrepreneurs accrédités aux particuliers.
Un programme critiqué
En réponse à l’enthousiasme des acteurs du secteur de la rénovation, Jean-Denis Garon, professeur au département des sciences économiques à l’UQAM, émet une opinion discordante. Il considère que le programme ne sera pas en mesure de galvaniser l’ensemble des ménages éligibles de façon à les encourager à entreprendre des projets de rénovation.
Selon lui, les prévisions du montant de 330 000 $ alloués pour ce crédit d’impôt ne sont pas réalistes et relèvent davantage de vœux pieux. Pour atteindre ce chiffre, il faudrait que la totalité des 222 000 ménages éligibles s’inscrive au programme et entreprenne des travaux de rénovation. Il est donc fort improbable que ce scénario se réalise.
M. Garon ne dénigre pas complètement la valeur de LogiRénov, mais il estime que le programme est insuffisant en regard d’un projet de relance économique plus complet. De plus, cette annonce ne serait pas génératrice de création d’emplois, car le domaine de la rénovation ne souffrirait pas d’une pénurie de postes.
Il estime enfin que le gouvernement aurait mieux fait d’instaurer des mesures visant davantage à accroître la compétitivité et la productivité du Québec.