Les menaces économiques sont imminentes au Québec, dans le contexte des démonstrations étudiantes
Les perspectives du Québec, qui déjà fait face à un marché de travail faible semblent plus s’assombrir. Les conséquences à court terme sur le Grand Prix de Montréal, le Festival Juste pour rire et aux autres sites touristiques n’est pas de bon augure pour l’emploi est les revenus des entreprises dans les prochains mois. Et on n’a pas compté le coût de la suspension des activités aux universités et aux collèges pendant le semestre de printemps ; remarque Michael Gregory, économiste chez les Marchés des capitaux de BMO.
Le rapport d’emploi de mai, dû vendredi, pourrait se montrer le premier indice des pertes d’emplois d’ici, dit ce dernier. On verra un rapport plus complet en juin.
Au-delà du tourisme et des travailleurs d’éducation qui seront sans paiement, un impact indirect se fera sentir sur beaucoup d’entreprises (des magasins de la photocopie aux restaurants) qui dépendent des touristes, des collèges, et des universités pour une partie grande partie de leurs revenues.
Montréal qui est le centre des démonstrations étudiantes, n’a pas vraiment les moyens d’avoir ses grands secteurs de tourisme et d’éducations affecté ainsi. Même après une amélioration récente de la création des emplois, le taux de chômage à Montréal estimé à 9% en avril reste beaucoup plus haut que la moyenne au Québec qui est de 7,9 % . Il est aussi plus haut que ceux aux deux autres grandes régions métropolitaines au Canada.
Cependant pour être juste, tous ces problèmes ne sont pas entièrement un résultat des perturbations étudiantes. Par exemple, la hausse du dollar canadien a nui au tourisme partout au Canada ces dernières années. Le mal additionnel de l’atmosphère de crise qui dure depuis longtemps au Québec est toutefois difficile à ignorer.
Même si on suppose que l’effet de cette crise disparaitra dans à peu près un an, un autre danger qui se présente. Les taux d’intérêt qui continuent à augmenter, pourraient commencer à être agaçants d’ici l’année prochaine et vont ainsi endommager considérablement plus les provinces comme le Québec et l’Ontario comparativement aux provinces comme le Saskatchewan ou l’Alberta, avertit économiste Benjamin Tal de Marchés mondiaux CIBC.
Il y a quelques raisons pour cela la plus importante étant que les entreprises manufacturières sont beaucoup plus vulnérables aux hausses des taux d’intérêt que les producteurs de ressources. L’exploitation minière, la production de pétrole, et l’agriculture sont parmi les industries les plus résistantes aux taux montants alors que la fabrication et la construction sont parmi les plus vulnérables.
Le Québec et l’Ontario ont non seulement la plus grande concentration des usines de fabrication au pays, mais pire, elles dépendent aussi de la fabrication des choses où les clients ont besoin du financement. Ceci les rend plus sensibles au coût de l’argent.
Comme n’importe quel fabricant, une usine produisant les autos en Ontario ou les avions au Québec a besoin du financement pour acheter les matériaux en plus de payer les travailleurs pendant le cycle de production. Mais dès que le produit est fini, son prix est si haut que le client dépend aussi du financement pour compléter l’achat.
De plus, le Québec et l’Ontario ont profité toutes les deux pendant ces dernières années d’un fort marché immobilier. Un effet des taux plus hauts élevés saura décourager les achats de maison et la construction. Une tendance de refroidissement a probablement déjà commencé depuis la hausse des taux.
En plus l’impact sur les finances des clients est plus importante. Les ménages partout au Canada se sont endettés pendant le boom immobilier, mais par rapport au Canada de l’Ouest, beaucoup plus de personnes au Canada centrale ont financé leurs maisons avec les taux hypothécaires variables. Cela veut dire qu’elles seront immédiatement vulnérables aux paiements plus hauts.
Pourquoi est-ce qu’il y a la différence géographique? Benjamin Tal spécule que les acheteurs de maison dans l’Est essayaient un peu plus pour avoir les moyens de faire leurs achats, faisant les paiements plus bas avec un taux variable. Dans l’Ouest, où les revenus sont plus hauts, une plus grande partie des acheteurs avaient envie de payer un taux prime pour la sécurité d’un taux fixe.
Ça veut dire que si les taux d’intérêt montaient aujourd’hui, les ménages au Québec et en Ontario seraient considérablement stressés.
Mais il y a un peu de bonnes nouvelles. Les tendances malsaines qui ont augmenté les risques des Canadiens de l’Est changent rapidement.
La vitesse avec laquelle les Canadiens ajoutaient à leur dette a brusquement diminué pendant les derniers mois. En même temps, presque tous les nouveaux acheteurs de maison choisissent un taux hypothécaire fixe au lieu d’un taux variable, remarque Benjamin Tal.
Ce changement de comportement suggère que si les taux restent stables pendant les prochains 18 à 24 mois ce qui est tout à fait possible, l’effet sur le Québec et l’Ontario pourrait être considérablement plus petit qu’il serait aujourd’hui.
Maintenant tout ce qu’il nous faut est de trouver une formule pour diminuer la vague de démonstrations autodestructrices.
Traduction de l’article du Vancouver Sun “Economic threats loom in Quebec, against backdrop of student protests”